Khalik Allah  est un photographe et réalisateur basé à New York qui travaille une fois la nuit tombée, dans les rues pleines de vies. Il en résulte un travail souvent qualifié de « street opera » composé de portraits saisissants, sans concessions, qui montrent une Amérique que beaucoup refusent de voir. 

Après plusieurs courts métrages et quelques clips en collaboration avec le Wu-Tang Clan, Khalik Allah réalise en 2015 le long-métrage Field Niggas (présenté à FIDMarseille, RIDM, CPH:DOX), au coin de la 125e rue et de Lexington avenue, à Harlem. C’est au même endroit qu’il réalise 105 portraits 35mm qu’on retrouve dans son premier ouvrage Souls Against the Concrete aux éditions University of Texas Press. 

Khalik Allah réalise ensuite Black Mother en 2018 où il traverse la Jamaïque, à la rencontre d’habitant·es de tout âge, de leurs voix et de leurs visages. Empreint de poésie, le documentaire aborde les questions liées à la religion, la maternité et l’identité. Présenté en festivals internationaux (Cinéma du réel, Sheffield DOC/FEST), le film est projeté dans des musées et des écoles. 

En 2020, il nous ramène au coin de cette rue de Harlem avec le film IWOW: I Walk on Water (présenté à CPH:DOX et True False FF). Encore une fois, Khalik jongle entre pellicule et numérique, sur les récits de ces hommes et ces femmes anonymes qui deviennent, sous son objectif, de vrais personnages de cinéma. Au même moment, il devient un membre nominé de Magnum dont il a inauguré la galerie parisienne avec Bruce Davidson en 2021.

"I feel like I’m documenting the invisible people — those who many in society would rather not even look at.

« J’ai l’impression de documenter les personnes invisibles, ceux·elles que la société préfère ne pas regarder »
Propos de Khalik Allah, interviewé par Reece Beckett sur Medium
Janvier 2022
Khalik Allah exploite les lumières et les couleurs des rues pour illuminer les visages de ses occupants. Aux lueurs des néons : la pauvreté, l’addiction, la folie, la maladie... L’objectif de Khalik nous plonge dans ces nuits urbaines, dans ces vies ravagées sans une once de misérabilisme. 

De ces portraits sombres, il parvient à sortir la lumière, révélant la dignité et la beauté profonde de ces anonymes invisibles. 

Khalik commence la photographie en 2010 après avoir réalisé quelques films. Ses débuts ont consisté photographier les membres du Wu-Tang Clan avec le Canon AE-1 de son père. Très vite, il se rend sur ce croisement qui devient un repère dans toute sa carrière : au coin de la 125e rue et de Lexington avenue, à Harlem, New-York. Avec son Nikon F2, Khalik cherche le grain, la texture des peaux, les contrastes et les lumières des néons sur ses sujets, sans flash. 

Dans ses films, Khalik Allah combine la pellicule, le numérique, les couleurs saturées et le noir et blanc, rythmé par les récits asynchrone de ces rencontres nocturnes. Les voix forment une polyphonie, un opéra de rue vibrant qui donne enfin la parole à ceux et celles qui ne l’ont jamais.

Le travail de Khalik porte la volonté de capturer la réalité humaine sous toutes ses formes. Que ce soit à travers une photographie fixe ou un film en mouvement, Khalik Allah s’efforce de créer des images qui racontent des histoires et qui permettent de saisir l’essence de l’aventure humaine.

Filmographie

Field Niggas

2014 • 60 minutes
Extérieur nuit, au coin de la 125e et Lexington Avenue, Harlem. Khalik Allah, photographe dans la lignée de Bruce Davidson, y filme ceux qu’il rencontre, leurs récits jetés, scandés, leurs invectives, les gestes, capte les corps et les visages. Noirs dans leur très grande majorité. Nicolas Féodoroff, FIDMarseille 2015

Sélections : 
FIDMarseille - Festival International de Cinéma de Marseille (FR) - Prix Marseille Espérance - Mention spéciale
RIDM - Rencontres internationales du documentaire de Montréal (CA) - Prix du Meilleur Moyen Métrage International 
CPH:DOX - Copenhagen international documentary film festival (DK) 
FNCD - Festival des Nouveaux Cinémas Documentaires (FR)

Black Mother

2018 • 75 minutes
Khalik Allah s’immerge dans les voix et les visages de la Jamaïque en un collage qui va à la rencontre d’habitant·es de tout âge, des représentations qu’il·elles ont de leur île, de l’importance de la figure de la mère et des cultes revivalistes.

Sélections : 
Cinéma du Réel (FR)
Sheffield Doc/Fest (UK)
DOKUFEST - International Documentary and Short FIlm Festival (KO)
CorsicaDoc - Festival international du film documentaire d’Ajaccio (FR)

IWOW: I Walk on Water

2020 • 200 minutes
De retour à l’intersection de la 125e rue et de Lexington Avenue à East Harlem, Khalik Allah centre son nouveau film sur son amitié de longue date avec Frenchie, un sans-abri haïtien, tout en retraçant sa vie récente : ses relations avec son ancienne petite amie et son cercle d’amis.

Sélections : 
True False Film Festival (US)
CPH:DOX - Copenhagen International Documentary Film Festival (DK)

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